L'Écriture Devant Soi,
Un cycle de performances littéraires initié par l'écrivain Mathieu Diebler
du 19 au 22 mai, Galerie Estace, 74, rue Charlot (Paris 03)
avec
Abdel-Hafed Benotman (Eboueur sur l'Échafaud, Rivages Noir, 2009)
Mathieu Diebler ( La Vive Allure, prix Technikart du Roman 2010)
Jean Pierre Théolier (Résidence, Calmann-Lévy, 2004)
Mathilde Tixier (Cercle Pan!)
Tristan Ranx (La Cinquième Saison du Monde, Éditions Max Milo, 2009)
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Dans le cadre de l'exposition Supernature de Stephen PEIRCE (4 mai au 18 juin 2011) et du Festival NOMADES Aux sources de la création dans le Haut Marais organisé par la Mairie du troisième arrondissement, la Galerie ESTACE invite l'écrivain Mathieu DIEBLER à créer un cycle de performances littéraires « L'écriture devant soi », du 19 au 22 mai 2011.
Chaque soir, du 19 au 22, vers 21h30, un écrivain s'inspirera des oeuvres exposées dans la galerie du génial Stephen PEIRCE, un artiste anglais grimpant à toute vitesse in UK l'échelle parfois hasardeuse et pleine de chausse-trappes de l'art contemporain. Des paysages fantasmatiques à moins qu'ils ne soient fantasmagoriques ou cauchemardesques selon le point de vue que l'on prend, des paysages jamais vus, jamais explorés, jamais peints, de grandes toiles, des couleurs vives comme le vert des feuilles d'un arbre au printemps que l'averse d'Albion balaie mais que le soleil venant d'ailleurs éclaire, des lumières incroyables, des sculptures nouvelles dans son processus de création, des innovations techniques autant que picturales, bref, du grand art neuf médusant, il faut voir ça.
« Les peintures de Stephen Peirce décrivent des mondes inconnus composés d'éléments familiers et pourtant inidentifiables. Inspiré par l'astronomie, les écrits de Ballard et Huxley, le cinéma de Tarkovski et l'inquiétude de la communauté scientifique quant à l'avenir de la planète, Peirce imagine la vie dans un chaos post apocalyptique. A partir des déchets d'une société humaine disparue, une matière s'accumule, se développe et s'organise en formes nouvelles. Processus d'agrégation propre à la vie dont l'artiste nous rappelle la permanence et l'infinie valeur... » in http://www.estace.fr
Cette peinture-là inspirera donc sans aucun doute les écrivains Abdel-Hafed BENOTMAN (Eboueur sur l'échafaud, Rivages Noir, 2009 ; Marche de nuit sans lune, Rivages Noir, 2008), Mathilde TIXIER (Il fallait bien une victime, dernier roman en cours d'édition, par ailleurs peintre et plasticienne), Tristan RANX (La cinquième saison du monde, dernier roman paru aux Editions Max Milo, 2009, chroniqueur dans Libération en 2010 et désormais également journaliste pour Chronicart et Technikart), Jean-Pierre THEOLIER (Résidence, Calmann-Lévy, 2004, dernier ouvrage paru, également chanteur et auteur pour le groupe Seconde chambre, groupe phare d'une new-wave française de talent dans les années 80 dont un best-of a été édité en 2010 sous la forme d'un double album intitulé Victoires prochaines 83-89 chez Brouillard définitif en 2008, plus tard il assumera les mêmes rôles dans le groupe Explosive Coolies) et enfin Mathieu DIEBLER (multiples nouvelles parues dont Offrandes dans l'ouvrage collectif Si la vie est cadeau chez Max Milo, fin 2010 ; scénariste/dialoguiste pour le cinéma ; auteur de feuilletons radiophoniques).
Chaque soir, sur le clavier d'un ordinateur installé sur une table d'écriture représentant le plus fidèlement possible ses conditions de travail à la maison, chaque écrivain écrira un texte qui sera video-projeté en temps réel de son écriture sur un grand écran installé devant la galerie. Le spectateur pourra ainsi voir apparaître sous ses yeux, non seulement les fictions que l'écrivain aura mentalement projetées dans les peintures de Peirce, mais aussi les procédés d'écriture. Le spectateur verra les secrets que, d'habitude, il ne voit pas.
Le choix des auteurs permettra de découvrir des styles très variés :
Tristan Ranx oeuvrant par exemple dans la fiction historico-poétique fantaisiste, politique et au style étudié, écrit, soigné ;
Abdel-Hafed Benotman est une des références du roman noir en France. Un auteur à cinq entrées dans le catalogue de Rivages Noir dont chaque passionné du genre sait qu'elle est LA maison d'édition du noir. Le dit catalogue comprenant tout Ellroy, Westlake, Lehane et... la poésie si noire et pleine d'humanité du fabuleux conteur Benotman qui a découvert l'écriture au début de ses longues années de prison. Écriture qu'il a eu grandement le temps de peaufiner au signe près - un braqueur, quand il abandonne le métier, doit trouver un autre job où la précision est tout autant une nécessité absolue que dans l'attaque de banque.
On rapprochera davantage l'écriture de Jean-Pierre Théolier de celle de Mathieu Diebler, une écriture qui mêle vrai et faux, fantasmagorie et réalisme halluciné, obsession du style et de la phrase-paragraphe dont l'amplitude n'a d'égale que la sécheresse d'autres formes de récits dans un même ensemble narratif. Cela étant, ces deux écrivains appartiennent à deux générations différentes et leurs influences, leur vécu, les emmènent bien sûr dans des univers fort éloignés l'un de l'autre, les rapprochements pouvant être faits davantage sur la façon de faire, sur le style.
Mathilde Tixier, quant à elle, développe le plus souvent dans ses poèmes comme dans ses nouvelles et romans la phrase courte et rythmée d'Il fallait bien une victime, par exemple.
Tous écriront donc sous l'influence des oeuvres de Peirce et leur texte sera vidéoprojeté en live.
Dehors, au pied de l'écran, cinq ensembles de musiciens acoustiques, (un pour chaque performance, comme dans la fosse d'un cinéma muet au début du vingtième siècle), accompagneront, en improvisant, l'image du texte s'écrivant lettre après lettre en tenant compte de son évolution, du sens, pour ainsi faire évoluer la musique elle-même.
Alors la peinture de Peirce imprègnera l'écriture des écrivains dont le texte commandera en quelque sorte la musique que de très bons musiciens improviseront.
Les mots crochetés à la peinture de Peirce, les sons attachés à ces mots et renvoyant aux lueurs du peintre feront une boucle artistique allant et venant au travers de l'oeuvre exposée.
Un dispositif en cascade, élégant, cumulant différentes expressions artistiques, liant le spectateur de l'exposition au spectacle extérieur et la rue à la galerie.
Les musiciens invités :
CHEVAL BLANC vient de sortir deux maxi chez Bruit Blanc.
Mathieu Diebler écrit actuellement des titres en anglais pour CHEVAL BLANC en vue de la sortie d'un maxi avec la formation White Horse Experience.
Le groupe LITTLE BALLROOM vient de sortir Chienne à Punk chez Iris Music.
Le groupe MATH & THE LETTERS joue une folk-music céleste, douce, presque magique, fluide et claire, de l'eau de ruisseau de haute, de très haute montagne. On connait Broken letters, un album sorti en 2010. Un autre est en préparation autour d'Abel et Caïn pour lequel M. Tixier et M. Diebler écrivent des textes en français. Premier prix de conservatoire de Paris et premier en tout, précoce, jeune étranger à sa génération, à part, tout-à-fait à part, le jeune Mathias Durand, leader, chanteur, auteur et compositeur du groupe est une exception dont l'avenir évoquera chaque fois plus souvent les occurrences.
MICHEL SEULS a de nombreuses formations (MUZIK MAGIK, SHINING, THE BLUETS etc) et multiplie les collaborations avec tous types de musiciens et est, pour tout type de musique, un touche-à-tout de génie et une grande pointure de l'underground.
Enfin Grégory DESGOUTTES, artiste musicien franco-américain aux très nombreuses collaborations tant aux USA qu'en Europe offrira un set de musique électronique à mille lieues des sentiers mille fois rebattus de cette musique, dans la recherche, dans la construction d'une identité propre d'artiste du collage musical. Ces derniers temps, il était aussi le batteur de Thomas FERSEN sur scène.
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Les performances débuteront chaque soir vers 21h00.
Le 19 : écriture Abdel-Hafed BENOTMAN / musique LITTLE BALLROOM
Le 20 : écriture Tristan RANX / musique CHEVAL BLANC
Le 21 : session 1 : écriture JP THEOLIER / musique GREGORY DESGOUTTES
session 2 : écriture Mathieu DIEBLER / musique MATH & THE LETTERS
Le 22 : écriture Mathilde TIXIER / musique MICHEL SEULS
Crédits photos : toutes peintures huile sur toile ou alu, Stephen PEIRCE, 2006-2011.